Satellite Jockey – Modern Life vol. 1

Je n’ai jamais eu l’habitude de chroniquer ce genre de truc, pas forcément les bons mots ni le champ lexical. Alors, pour que ça pousse jusqu’au clavier, c’est que c’est vraiment entrainant. C’est simple, si je devais faire un top 2017, ce disque découvert à deux semaines de 2018 s’afficherait en pole position, malgré la tartine de trucs écoutés cette année (c’était vraiment une bonne année). Déjà, un album dont les deux premiers morceaux sont tous aussi géniaux et addictifs que les deux derniers – et ce pour des raisons diamétralement différentes – a toutes les chances d’être écouté en boucle. C’est mécanique. Avec ça, tu soignes les transitions comme si c’était du cristal de roche et on est bon. Où est-ce qu’on signe ?

D’abord, le début. Copernicus, c’est tout bien produit, ça fait remuer les épaules, voix masculine légèrement lointaine, chœur féminin au cordeau. Ça mort direct. Misery, plongée 60’s, twee brodé sur le front. La rengaine pourrait sembler agaçante si elle n’était pas à ce point imparable. Sommet de sautillance pure. Tu te relèves pour ranger ta cuisine rien que pour pouvoir esquisser trois pas de danse. A ce stade, on se dit que la tonalité est donnée, tout ceci sonnera harmonieusement très pop. Que nenni. Déjà, on a Opacity, odyssée synthétique, élégiaque, presque dub, du Peaking Lights avec des guitares et du clavecin. Mais là où ça devient fabuleux, c’est quand un deuxième chant masculin entre en scène. Profonde, plus chaude, cette voix là donne des tonalités de balades folk à des morceaux qui n’en perdent pas pour autant leur charpente et leur souffle. Il y a du psychédélisme dans les boucles, des influences 70’s barbouillées sur les murs (mais avec goût), des racines de country plein les guitares acoustiques.

Arrivé à A Hide From Love, tu te dis que c’est vraiment que des putains de tubes putain CE DISQUE. Ensuite, tu te calmes et tu abordes le dernier quart, sans risque désormais de déception. Là où ils m’ont eue, pouf, cuite, c’est dans le choix de clôturer l’album par des morceaux qui sont à la fois les plus beaux et les plus tristes. Tu ne lances pas United Nations et Modern Life pour déambuler dans la rue d’un pas intrépide. Il faut les voir comme des morceaux de fin de journée, des chansons de la fatigue, qui font se rouler en boule, un sourire léger aux lèvres. La voix cristalline de la chanteuse souligne le suave d’un ciel mauve et froid et les nuées de cordes sont une œillade lancée aux jours meilleurs. Cette conclusion, c’est l’indolence, la mélancolie, l’exaltation. Baroque, épique et simple à la fois. La pop avec des trompettes m’a toujours tourneboulée de toute façon. Satellite Jockey, une franche fierté de la région Rhône-Alpes. Volume 2 maintenant, s’il-vous-plait.

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