Gimu – Moving Still

Inhabituellement silencieux depuis 6 mois à l’exception d’une paire de sorties en mars dernier – dont le fantomatique Brutal portant bien mal son nom avec au programme deux flots de vapeurs drone aux nappes insidieuses mâtinées d’harmonies liturgiques, retrouvés sur un CDr paumé depuis des lustres -, Gilmar Monte avait démarré l’année de façon atypique avec l’inégal et pourtant intrigant Countryside Summer Nightmares, série de morceaux plus courts et frontaux qu’à l’accoutumée à base de field recordings enregistrés en villégiature dans le sud du Brésil, de pulsations électro parfois cheap et d’effets dub aux effluves psychotropes.
Sur ce nouvel opus déjà sold out en CDr sur le label anglais Assembly Field, le stakhanoviste brésilien du drone semble d’abord avoir repris ses bonnes habitudes : une seule et unique piste de 50 minutes nettement plus deep et contemplative, dont les motifs s’entrelacent avec fluidité. Mais l’expérience de l’album sus-nommé a bel et bien porté ses fruits puisqu’il s’agirait à la base, aux dires du musicien, de 25 courtes pièces musicales imbriquées de façon plus ou moins homogène par l’illusion d’une constante rythmique, des craquements de vinyles échantillonnés et transformés en beats aux allures de fil d’Ariane.

Évoquant les pas étouffés d’un pèlerin en errance dans un désert de glace perdu dans le brouillard, l’album justifie aisément son titre par cette impression d’avancer dans le décor aux traits insaisissables de quelque purgatoire immuable, déroulant une troublante impression de déjà-vu à mesure que certaines sonorités réapparaissent puis s’effacent à nouveaux comme elles étaient venues. Fascinant.


Télécharger GimuMoving Still

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *