Civic – Taken By Force

Date de sortie : 10 février 2023 | Label : ATO Records

Mince, elle est passée où, la rugosité racée de New Vietnam et Future Forecast ? C’est quoi, toutes ces mélodies, là (Trick Of The Light) ? Voilà, de prime abord, j’ai été surpris. J’ai bien reconnu les traits principaux mais pour le reste, justement, je n’ai pas tout reconnu. Un petit coup d’œil au line-up et effectivement, il y a bien eu quelques changements (encore, c’est vraiment fréquent chez Civic): le batteur n’est plus le même (aujourd’hui, c’est Matt Blach déjà repéré chez les Murlocs ou (Baked) Beans) et on compte une guitare en plus (Jackson Harris). Ceci explique-t-il cela ? Rien n’est moins sûr (le passage chez ATO est peut-être aussi à prendre en compte). Et puis j’ai beau avoir été surpris, j’ai quand même immédiatement été accroché. Civic reste Civic.
Toujours le punk, toujours l’Australie (Melbourne plus précisément) et je pense que ça suffit à définir complètement Taken By Force et par extension, tout ce que le groupe a pu sortir jusqu’ici. Le truc s’inscrit dans une trajectoire : Radio Birdman bien sûr mais aujourd’hui, aussi et de plus en plus, Celibate Rifles. On pourrait presque parler d’atavisme, comme si tous les groupes venant de là-bas n’avaient pas d’autre choix que de sonner ainsi. Alors bien sûr, c’est complètement faux – ils sont loin d’être interchangeables – mais force est de constater que lorsqu’il y a des guitares et un garage autour, tout ce petit monde a tendance à sentir le même cambouis. Néanmoins, Civic se situe tout en haut du panier et Taken By Force, qui les voit tenter autre chose, en atteste incontestablement.
Parce que sous ses abords plus doux, il demeure clairement féroce et qu’après tout, y compris sur les précédents, Civic a toujours fait preuve de finesse. Son côté esthète, presque trad-rock perdure et sous les atours un poil plus policés d’aujourd’hui, on identifie sans peine le chant déterminé, les solos, la grande urgence et le punk partout.
On y trouve quand même encore beaucoup de bombinettes fuselées (Fly Song, Born In The Eat ou Time Girl par exemple) amalgamées, il est vrai, à des choses beaucoup plus accortes, pop et inédites (Trick Of The Light, Blood Ruches ou le très chouette Wars Or Hands Of Time) et pas mal d’entre-deux (End Of The Line, l’éponyme ou encore Neighbor Sadist). Aucun titre faiblard et jamais rien en-dessous du reste.
Tout ça, au fond, montre que Civic peut se targuer d’un sens de la composition maousse. On le savait déjà, hein, mais puisque le groupe lève désormais le pied, il apparait aujourd’hui au grand jour et c’est bien lui qui, dans mon cas tout du moins, explique un attachement sans réserve à ce petit bout de plastique rouge et me fait systématiquement déferler la grande vague jusqu’au locked groove final.
Suprêmement classe.

leoluce

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